« Tout est cher » : c’est la marque apposée sur les bouches du quotidien sénégalais.

Après le ras-le-bol des usagers de la route sur la hausse des prix du gasoil, une autre situation persistante plonge tout le Sénégal dans le désarroi.

A quelques jours de la fête de Tabaski, beaucoup de familles trouvent du mal à se procurer des produits de première nécessité à cause de la montée des prix des denrées alimentaires. Le riz, l’oignon, l’huile, la viande, …, ne sont plus à des prix abordables ; clients et vendeurs s’empoignent dans les marchés à la conversion de leur colère.

A première vue, c’est la faute aux commerçants. D’aucuns parmi la population s’acharnent contre eux. Accusés d’être à la base de la hausse des prix, ils sont traités de mauvaise foi : « Les commerçants sont de mauvaise foi. Ils profitent de toute situation pour faire des profits. Pour des croyants dans un pays qui se dit musulman. C’est triste et dégoûtant à la fois », fulminent les clients contre eux. D’autres, par contre, —la majorité de la population—, rejettent la faute sur l’Etat. Selon eux, il devrait revoir ses politiques. La baisse éphémère des prix n’était qu’un prétexte pour calmer les choses.

La flambée vertigineuse des prix alimentaires mondiaux liée, d’une part, au conflit entre la Russie et l’Ukraine devient de plus en plus inquiétant. En faisant une rétrospection, cette situation nous rappelle celle de l’année 2008 qui avait fait sombrer des millions de personnes dans la vie dure. Et, malheureusement, c’est l’Afrique qui enregistre le plus de dommages. A cette date antérieure, les prix des céréales et des produits de base avaient connu une augmentation exponentielle au point d’évoquer une famine.

En remontant la pente asymptotique de cette hausse des prix, ceux des moutons se placent au premier rang des soucis des pères de famille. Cette situation, étroitement liée au conflit entre la Russie et l’Ukraine et justifiée par la fermeture des frontières entre le Sénégal et le Mali, ne rassure pas du tout la population d’autant plus que les inquiétudes d’un éventuel manque se font déjà sentir. « Il y aura un sérieux problème à la Tabaski. Vous voyez que les gens se plaignent déjà, alors que nous sommes encore à quelques semaines de la fête. Cette année est très particulière. Il y a non seulement la hausse de tous les prix, imputée à la crise en Ukraine. Même les prix des moutons sont impactés. A cette situation s’ajoute les sanctions de la CEDEAO contre le Mali, ce qui fait que pour cette année, le Sénégal ne pourra pas compter sur les moutons en provenance du Mali. On sait que ce sont plusieurs milliers de moutons qui quittaient ce pays voisin pour approvisionner le marché sénégalais », explique un interlocuteur. Pour l’instant, les moutons sont disponibles en nombre et en quantité, mais pas pour toutes les bourses comme à la belle époque. A cette allure, les couches sociales défavorisées ne pourraient s’offrir des moutons en comptant sur leurs propres sous.  Les statistiques actuelles de la montée des prix sont à leur comble. Le contexte actuel du Sénégal est très difficile et sa situation, très compliquée. Une chose est sûre, « Les prochains mois seront très durs à cause de la hausse des prix. », nous renseigne Bamba KASSE. La population tire à bout portant sur les défaillances du régime en place. Le Sénégal qu’on connaissait hier et qui répondait plus à son Téranga vire à un « Téral na ».

Face à cela, des mesures urgentes devraient être prises pour parer à toute éventualité. Clients comme vendeurs, dans la désolation et dans la misère, lancent un appel de soutien, d’accompagnement et d’assistance au Président de la République, son Excellence M. Macky Sall pour leur alléger les choses.