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TCHAD: Entre gros gâchis financier, vernis diplomatico-politico-militaire, les négociations de Doha en demie teinte tournent en eau de boudin ? EXCLUSIF
weli info
lundi 8 août, 2022 - 12:00

Ouvertes depuis le 14 juin dernier à Doha, les négociations entre les partis politico-militaires-mouvements rebelles et représentants de l’État tchadien sur fond de valises bourrées de billets de banques et promesses fermes de décrets de nominations, peinent à trouver une issue heureuse pour l’intérêt exclusif national tchadien. Pour dévisser la serrure, le Président Mahamat Idriss DEBY ITNO est arrivé au pied de charge à Doha, pour arracher cet accord au forceps en prélude au dialogue national « fragmenté dans l’œuf » et annoncé pour le 20 août prochain. Détails exclusifs d’une infographie de Confidentiel Afrique.

L’homme fort de NDjaména qui est dans les parvis d’un somptueux palace de Doha abat ses toutes dernières cartes pour « légitimer » son agenda de transition à la tête du pays, depuis la mort de son défunt Père, Maréchal Idriss DEBY ITNO. Son voyage sur les lieux au lendemain des longues et difficiles négociations n’est pas fortuit.

Le camouflet de Doha

En dépit des missions de bons offices menées en coulisses par les émissaires du locataire du palais rose de N’Djamena, pour sauver le processus des négociations, le blanc-seing des plénipotentiaires, s’avère un tango rude, époustouflant, une vraie pilule amère à avaler. Un panier à crabes accroché aux  mains du Président du CMT et de ses hommes dépêchés à Doha. La flopée de plénipotentiaires assis autour de la table depuis le 14 juin 2022 et dont la plupart relèvent de la « fabrication sophistiquée » sortie du shadow-cabinet du CMT n’a pas arrangé le nivellement des lignes de frictions depuis l’ouverture des négociations à Doha. Depuis le retrait des discussions de Dr Mutlaq Al Qahtani,  le « Monsieur médiation » du Qatar dans les Grands conflits internationaux, Doha a fini de prendre de la bouteille à la minerve. Selon plusieurs indiscrétions consultées par Confidentiel Afrique, les participants aux négociations n’ont reçu aucun avantage en dehors de l’hôtel 5 étoiles en pension complète mis à leur disposition. Mieux, ils ont juste joui d’un séjour en mode réducteur et policé dit-on. Ils sont répartis entre l’hôtel JW Marriot et le Rotana qui se trouvent face à face. Idem du côté des finances. Les autorités quatari ont injecté pour les besoins des commodités la bagatelle de 200 mille dollars par jour. Certaines informations renseignent qu’une grande partie des fonds n’ont pas été consentis à cet événement, on ne sait le pourquoi, compte tenu de la petite épaisseur des ressources financières. Déjà à Doha, le Président Mahamat DEBY ITNO veut sauver les derniers meubles de ce qui reste des fractures au terme des pourparlers. Il joue donc son va-tout en bandoulière pour arracher au dynamo la signature de l’accord prévue ce 8 août. Une valse de responsables presque « achetés » ont courbé l’échine en se résignant d’être parmi les assideurs visiteurs du PCMT sous les lambris dorés de la suite présidentielle mise à sa disposition. Qui est passé à la caisse ? C’est le « plein pot » avant la date historique du 20 août prochain qui cristallise l’attention de l’opinion tchadienne et internationale.

Environ 30 à 35% des groupes vont signer pour faire « plaisir » au Président Mahamat DEBY ITNO. Alors que les vrais plénipotentiaires politico-militaires et alliés ne vont pas signer l’accord, glisse une source crédible à Confidentiel Afrique. Les négociations de Doha ont été aussi le théâtre d’un intense lobbying sur fond d’achats de consciences dans le seul but de « légitimer » l’agenda de transition de la junte militaire en faisant sauter les « têtus verrous » arrimés sur les 5 points de désaccords ressortis lors des négociations de Doha.

L’arrivée de l’homme fort de NDjaména à Doha intervient dans un contexte de violents affrontements entre les Zaghawas Biliera d’Amdjarass et les Arabes Djanjawides à la frontière Tchado-Soudanaise près de la ville Al Djineina. Les Zaghawa Biliera avec à leurs têtes, le Général Ousmane Bahar Mahamat Itno, ont utilisé l’armée tchadienne comme bouclier pour combattre les Arabes, souffle une source anonyme. Le bilan affiche 18 blessés du côté des Zaghawa Biliera et 23 morts. Dans les rangs des Arabes Djanjawides, il est fait état de 67 blessés et de 38 morts. Nos câbles diplomatiques affirment que la tension sur le terrain est tellement préoccupante au point que les Arabes soudanais demandent la dissolution des forces mixtes Tchado-Soudanaises.

Moustapha Chaffi, Djibril Bassolé en VRP discrets

Si l’ombre de l’influent lobbyiste mauritanien et conseiller attitré du Président nigérien Mohamed BAZOUM, Moustapha Chafi est présente dans le dossier au même titre que Djibril Bassolé, ex-puissant patron de la diplomatie burkinabè sous le flamboyant magistère de Blaise COMPAORÉ, le mauritanien Chafi lui est censé jouer un rôle politique de facilitation. Son rôle est informel et jusque là il ne serait pas encore entré pleinement dans le dossier. Pourquoi cette mise à pédale douce ? A-t-il toutes les baguettes en main? Son influence a-t-elle pesé sur les négociations ? Beaucoup de questionnements sur l’impact de son implication et le fiasco constaté dans ces pourparlers décisifs d’avant le dialogue national inclusif du 20 août prochain. Surnommé par Confidentiel Afrique le Jacques Focart du Sahel sans les mallettes pourries, le mauritanien Moustapha Chaffi est l’homme le plus présent de ces négociations sans la moindre apparence de sa silhouette. On le croise pratiquement pas. Du moins, il reste derrière les rideaux.

Contrairement au très introduit des palais de Niamey, d’Abidjan, de Kigali, de Dakar, de Nouakchott, Djibril Bassolé tire dans ces négociations de Doha un rôle informel mais éminemment technique. Ce dernier joue le rôle de conseiller technique et contribue à la formulation des accords. On l’a vu très actif, rencontrer les acteurs protagonistes et surtout demeure bien écouté du médiateur. Il faut rappeler qu’il a été médiateur ONU-UA dans le cadre du Darfour ici même à Doha où se joue l’avenir du Tchad. Urbi orbi, un vent d’échec des pourparlers semble se dessiner au gré des désistements aux fins de la signature d’un accord inclusif que devra arracher au forceps le Président Mahamat DEBY ITNO avant son retour à N’Djamena. Beaucoup de groupes rebelles dont les plus emblématiques et crédibles n’ont pas apposé leur accord jusque-là et rejettent en bloc cette théâtralisation de conclave bâclé qui manque de rigueur et de sérénité. C’est le cas de la coalition FSR et ses Alliés que dirige le Capitaine-Pilote Ismaël Moussa, qui a pris nette et ferme contre position vis-à-vis de ce « simulacre accord » en affirmant dans une lettre obtenue par Confidentiel Afrique, que sa coalition  » n’a ni mandaté, ni autorisé les membres de sa délégation à une quelconque signature d’un soit disant accord de paix à Doha ». La messe est dite. Le FSR et ses Alliés sont d’ailleurs porteurs d’un projet de société en faveur de la nation tchadienne, connu sous l’intitulé d’un livre édité depuis 2012 à Tunis:  » La 5 ème République après celle de Tombalbaye, Maloum, Hissène Habré, Idriss DEBY ITNO ». Un peu partout au Tchad, tonne la résistance. Le leader des Transformateurs Dr MASRA, n’y est pas allé de mains mortes: « Au village, à partir d’aujourd’hui, la bienveillance prend fin et nous ne pouvons plus continuer. Nous avons déjà été habitués à cela ». Dans un langage iconoclaste, le leader MASRA demande aux autorités tchadiennes de transition de mettre par écrit dans la charte les engagements prononcés à l’oral. « Modifiez cette charte pour y inscrire un dialogue souverain » assène-t-il. La messe est dite. À quelques jours de la tenue du dialogue national à N’Djamena, les yeux de la communauté internationale y sont braqués avec grand intérêt de voir si les autorités de la transition militaire survivront des turpitudes harassantes de ce gigantesque jeu de poker menteur aux allures de farce politico-militaro-diplomatique.

Par Ismael AÏDARA (Confidentiel Afrique)

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