La Journée mondiale de la radio (JMR) est célébrée le 13 février de chaque année. Cette date fait suite à une proclamation en 2011 par les États membres de l’UNESCO, et approuvée par l’Assemblée générale des Nations unies le 14 janvier 2013 en tant que journée internationale.

Guidé par une proposition de l’Espagne, le Conseil exécutif de l’UNESCO avait recommandé à la 36e Conférence générale la proclamation de la Journée mondiale de la radio sur la base d’une étude de faisabilité qui avait été entreprise par l’agence onusienne. Le thème de la 12e édition de la Journée mondiale de la radio 2023 est « Radio et paix ». Selon Le Directeur de UCAD Fm, la radio de l’Université Cheikh Anta Diop, Ousmane Sène, la radio qui informe, éduque et divertit à la fois, ‘’commence à disparaître’’. Partant de ce constat, il estime que le moment est venu de ‘’permettre à la radio de redevenir cet instrument instructif, éducatif et formateur au-delà de l’information ».

‘’Elle doit redevenir cet instrument qui réunit la communauté autour des valeurs d’éducation’’, a-t-il fait valoir. Il a toutefois déploré le fait de voir, de plus en plus, des gens faire la radio, sans avoir les prérequis nécessaires, fustigeant la diffusion de contenus qui ‘’créent parfois de divisions dans la société, etc. ». Ousmane Sène a rappelé que ‘’la radio a été créée dans un premier temps, comme un instrument de communication et d’échange vers la moitié du 19ème siècle (…)’’.

Elle a été aussi un ‘’instrument de guerre », utilisée par des militaires sur le terrain pour faire passer leurs messages, selon Sène, évoquant l’appel à la résistance lancé par le Général de Gaulle sur les ondes de la BBC en 1940. ‘’C’est après la première diffusion des élections aux Etats-Unis, qu’on s’est rendu compte que la radio était un meilleur instrument pour faire passer rapidement le message et toucher tout le monde’’, a-t-il noté.

La radio est le média ‘’le plus accessible, le plus vaste qui pénètre dans les coins les plus reculés du monde et un outil plus commode susceptible d’être écouté même dans un champ’’, relève le directeur de UCAD FM.

La radio, un instrument de propagande coloniale

Ousmane Sène est revenu sur l’histoire de radio au Sénégal, un instrument au service de la propagande coloniale d’abord.     ‘’Arrivée au Sénégal dans les années 1930, la radio qui a commencé à émettre en 1934 avait comme objectif de faire la propagande des colons français’’, a-t-il dit.

Il fallait faire passer une idéologie et ‘’l’instrument le plus efficace pour cette propagande demeurait la radio’’, selon lui. « Etant un média de masse (…), les gens l’utilisaient (…) avant l’indépendance et même après pour faire de la propagande’’, a-t-il poursuivi. Même après l’indépendance, la radio est demeurée un instrument au service de l’Etat qui contrôlait les informations, a rappelé Ousmane Sène. ‘’Les rares journalistes qui tentaient de prendre certaines libertés par rapport à leur rendu, étaient sanctionnés, licenciés ou affectés, car il fallait donner l’information en suivant l’idéologie du pouvoir en place’’, a-t-il expliqué.

L’avènement du pluralisme dans les années 90 sous Abdou Diouf a permis la création des premières radios privées comme ‘’Sud Fm ou Walf Fm. Selon lui, l’arrivée des radios privés et communautaires a donné la configuration actuelle du paysage médiatique au Sénégal. Il souligne que le développement des nouvelles technologies a favorisé l’émergence de la radio en ligne au Sénégal et dans le monde.

Ces nouvelles technologies ‘’sont devenues un bon prolongement de la radio’’, a estimé le directeur de UCAD Fm. ‘’Elles ont été d’un renfort de qualité pour la radio dans le sens où elles ont permis à la radio d’être encore plus accessibles’’, a-t-il salué.

APS