Accueil | Régional | LA RNA (REGENERATION..
LA RNA (REGENERATION NATURELLE ASSISTEE) : UNE ALTERNATIVE AU REBOISEMENT
Ibrahima Dia
mercredi 30 décembre, 2020 - 19:07

L’ONG ENDA PRONAT a organisé une visite d’échanges au bénéfice de 30 producteurs  et productrices de la commune de Koussanar  dans le village de Dagga Birom, département de Kaffrine, commune de Njognik, ce mardi 29 décembre 2020. L’objectif était la découverte de cette nouvelle méthode de protection des arbres appelée RNA (Régénération Naturelle Assistée) que les habitants de Dagga Birom  pratiquent depuis 2014, et qui est une alternative au reboisement habituel que l’on connaît bien. Les producteurs de Koussanar ont visité les « parcelles en RNA »,  les « parcelles de domestication » de certains arbres fruitiers et l’aménagement de la « mise en défense » de la brousse tout autour du village. Une véritable découverte des producteurs du Sénégal Oriental dans le Ndukumaan !

Cette visite d’échanges dans le village de Dagga Birom a été fructueuse de l’avis unanime des producteurs bénéficiaires (agriculteurs et éleveurs), tous venus de différents villages de la commune de Koussanar qui travaillent avec l’ONG Enda Pronat basée à Koussanar et qui intervient aussi dans d’autres localités du Sénégal et qui s’active dans le domaine de la protection de la nature. La visite a commencé par une réunion de présentation dans laquelle les responsables de la visite ont décliné les objectifs généraux, la définition de la méthode RNA. Ousmane Thiall, coordinateur local de la plate-forme a expliqué devant les visiteurs qu’elle consiste à identifier et à protéger les plantules et autres arbustes qui se trouvent dans les champs et les aider à grandir. L’intérêt, a-t-il expliqué, est que ces arbres protégés participent à la fertilisation du sol, donc à l’augmentation du rendement et de la production des cultures. L’ombre de ces arbres, et par rapport à la position du sol selon la période la journée joue aussi un rôle bénéfice dans les cultures selon les techniciens et les relais locaux du programme.  Du reste, les habitants reconnaissent que cette méthode était pratiquée avant et qu’elle est appelée « kar-karal » en wolof, en pulaar, « tuttangol ».

Les habitants ont reconnu que le déclic  à leur niveau a été la visite d’échanges qui les avait amenés à Dara Djolof, dans le département de Linguère, pour s’enquérir des effets néfastes de la déforestation et de la désertification. Ils ont découvert affres de la sécheresse et ils ont pris peur ! De retour dans le village, ils ont décidé de pratiquer la RNA. Ils ont reconnu qu’il y a une relation vitale entre le vent et l’arbre. Les arbres diminuent la vitesse du vent, et cela diminue  les mauvaises conséquences de l’érosion éolienne.  Parallèlement, ils ont créé un comité de surveillance de 11 personnes  et désigné des relais chargés de la sensibilisation et  du suivi des activités dans les autres villages.

Le coordinateur a déclaré qu’au début, ils ont rencontré beaucoup de difficultés, du fait que certains fustigeaient l’activité, déclarant que c’était une tromperie et que l’objectif véritable des promoteurs du programme était  de « s’accaparer des champs des villageois ! ». Les producteurs visiteurs ont posé beaucoup de questions, notamment sur le choix des espèces, les superficies, la protection, la technique de greffage des arbres fruitiers, etc. Ils ont reçu des réponses satisfaisantes.

Gora Mbaye, chargé de projet à Enda Pronat, a déclaré qu’ils ont eu à organiser d’abord 2 jours de formation sur les techniques de régénération naturelle assistée, ensuite il fallait  trouver un site où on pouvait voir des résultats probants. Ainsi à Dagga Birom, les producteurs de Koussanar ont visité des champs en RNA, la parcelle de domestication (dispositif expérimental d’un bloc de jujubiers, de tamariniers et de baobabs et la mise en défense du village par une ceinture forestière d’arbres, donc une sorte de « petite muraille verte ». Il pense que les visiteurs pourront bien mettre en pratique ce qu’ils ont retenu. Il explique de « la régénération naturelle assistée est une technique agro-forestière qui consiste à épargner les jeunes pousses dans les espaces de cultures. On a mené beaucoup d’activités de reboisement au Sénégal, mais les résultats sont mitigés. La régénération naturelle assiste vise les espèces locales qui regénèrent naturellement. L’accent n’est pas mis ici sur le reboisement. Les producteurs sont ainsi formés et renforcés sur les techniques afférentes. L’ISRA a apporté sa collaboration dans la mise en place des parcelles de domestication, mais les mesures d’accompagnement doivent suivre pour la démultiplication de l’expérience ».

Serigne Thiam, chef de projet a ajouté : « nous travaillons avec le projet CRS (les Communautés Reverdissent le Sahel) dont l’objectif est la reforestation des terroirs, et parmi les méthodes à vulgariser, il y a la RNA. Les producteurs de Dagga Birom en ont une bonne expérience. Ils ont eu beaucoup de résultats positifs. Ainsi, cela a été une bonne opération de découverte pour les producteurs de Koussanar. Le tout est de faire revivre la forêt, la faire reverdir, la rendre plus utile, et à moindre frais. Il ne s’agit pas ici de reboiser, il s’agit simplement d’entretenir des plantes qui ont déjà poussé, sans arroser et sans mettre de produits phytosanitaires ».

 

">
Les opinions exprimées dans les commentaires sont celles des propriétaires et non l'opinion de weli.info
Commentaires des visiteurs (1)
  1. Elvis Ndenzako
    dimanche 1 août, 2021

    C’est une très bonne méthode avec des avantages multiples et pour faire face au changement climatique et pour restaurer la fertilité des terres agricoles. J’admire la méthode. Elle mérite une vulgarisation au près des producteurs.

Total: 1

laissez un commentaire


Parmi les conditions de publication: ne pas offenser l'écrivain, les gens, les choses sacrées, ou attaquer les religions ou le divin, et s'abstenir de toute incitation et insultes racistes.
">