Ancien maire de Lyon, ancien président du Grand Lyon puis de la Métropole de Lyon, ancien parlementaire, Premier ministre de l’Intérieur d’Emmanuel Macron entre 2017 et 2018, Gérard Collomb s’est éteint ce samedi 25 novembre vers 21 heures à l’âge de 76 ans.

Gérard Collomb avait annoncé être atteint d’un cancer de l’estomac le 16 septembre 2022, rappelle le site Lyon Mag. Il est décédé ce samedi 25 novembre 2023 vers 21 heures, a confirmé son épouse Caroline Collomb. « Il a souhaité, lorsqu’il est devenu évident que sa maladie ne pourrait être améliorée par un quelconque traitement anticancéreux, bénéficier d’une sédation profonde qui lui a permis de s’éteindre paisiblement auprès des siens », a-t-elle expliqué à l’AFP dans un bref message. M. Collomb était père de cinq enfants.

Issu d’un milieu modeste à Chalon-sur-Saône, en Bourgogne, il était professeur agrégé de lettres classiques mais avait mis du temps à s’imposer politiquement chez les socialistes à Lyon, à l’ombre de personnalités locales fortes au sein du PS, dans une ville longtemps dominée par la droite et le centre. Élu maire du 9ᵉ arrondissement en 1995, alors que Raymond Barre prend la ville dans le sillage de Michel Noir, il l’emporte finalement en 2001, à la surprise générale, au même moment que Bertrand Delanoë à Paris. Le début d’un long règne.

Pour avoir dû passer Noël à l’hôpital, j’ai pu mesurer combien la crise de nos hôpitaux était profonde. Je me suis engagé alors auprès des soignants, remarquables de dévouement à témoigner de leurs difficultés. Quel meilleur jour pour le faire qu’aujourd’hui !

Gérard Collomb devient, dans les années qui suivent, à l’instar d’un Georges Frêche à Montpellier, Jean-Marc Ayrault à Nantes, Alain Juppé à Bordeaux et, plus proche de lui, Charles Hernu à Villeurbanne ou Jean-Jack Queyranne à Bron, l’incarnation de la ville qu’il administre. Et ce, durablement. Bâtisseur pressé, il métamorphose les lieux. Ses mandats sont ceux de l’émergence sur le plan européen et international de l’ancienne capitale des Gaules, forte d’un club de football, l’Olympique lyonnais, en plein apogée, et d’une culture qui s’exporte bien.

Partout entre Rhône et Saône, qu’il s’agisse de son arrondissement, dont il fait un pôle d’entreprises, ou des quartiers Confluence, Part-Dieu ou encore Cité internationale, dont il accompagne la métamorphose, ce membre à part du Parti socialiste aura déjoué tous les pronostics, laissant une empreinte indélébile. Comme de nombreuses autres villes françaises à la même époque, il accompagne également la refonte des transports. Sous son impulsion notamment, l’ancien 8-Décembre devenu en 1989 la Fête des Lumières se mue en évènement mondial.

Boudé rue de Solférino à Paris, ville qu’il fréquente des années durant en tant que député puis sénateur, M. Collomb rejoint finalement Emmanuel Macron lors de la campagne 2017, et quitte la mairie de Lyon pour devenir son ministre de l’Intérieur, un poste qu’il abandonne précocement l’année suivante après l’affaire Benalla notamment. Ce samedi soir, le président Macron salue sur le réseau social X « un ami cher », un « homme d’État qui incarnait l’ascension et l’autorité républicaine », « le digne successeur d’Edouard Herriot » .

De fait, le Lyonnais aura beaucoup aidé le chef de l’État à gagner l’Élysée, avant de partir, remplacé par Christophe Castaner place Beauvau. Par la suite, Gérard Collomb tentera de reprendre la troisième ville de France et sa métropole en 2020, mais il échouera et s’effacera définitivement de la vie publique. Son état de santé s’était dégradé ces derniers jours, il avait été pris en charge par le service d’oncologie de l’hôpital de Lyon Sud, relate l’AFP. Son décès est intervenu « au cours d’une courte période de coma », précise son épouse Caroline.

Ce samedi soir, l’actuel président de la Métropole, Bruno Bernard, rend hommage à un « travailleur, parfois colérique, profondément attachant et avant tout lyonnais ». « On ne compte plus les transformations qu’il a faites pour notre territoire. Du Velo’V, à la requalification des berges du Rhône », ajoute-t-il notamment. L’actuel maire, Grégory Doucet, salue la mémoire d’un « transformateur et humaniste », qui « a créé et a été le premier à présider la Métropole de Lyon, formidable collectivité au service de nos habitants et de nos entreprises ».