Jeudi, 26 mai. C’est avec des yeux enflés de pleurs, des visages pâles et un cœur meurtri que beaucoup de parents se sont réveillés. Les membres de famille et le reste des sénégalais, dans la totale consternation, gagnés par la tristesse et la colère.

11 nouveau-nés partis à jamais à la suite d’un incendie au service de néonatalogie de l’hôpital Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh de Tivaouane, la veille. « un court-circuit et le feu s’est propagé très vite » : défaut électrique. Pire encore, parmi les extincteurs devant éteindre le feu, seuls quelques-uns fonctionnaient.

« encore des bébés brûlés dans un hôpital public… C’est inacceptable », martèle Mamadou Lamine DIALLO, député de l’opposition.

Des drames de ce genre ne sont pas étrangers dans les hôpitaux sénégalais. Rien qu’à la date du 25 avril 2021, quatre nouveau-nés avaient péri dans un incendie à Linguère des suites d’un dysfonctionnement électrique d’une unité de climatisation dans la maternité.

Face à cela, un diagnostic de toutes les infrastructures sanitaires s’impose.

Des foyers de tension se sont ranimés, les propos colériques et les violences verbales se sont multipliés. La douleur que ressent la population, en ce moment, est intense. Exaspérée, meurtrie et frustrée, elle est à l’affût d’une révolte qui sera loin de s’arrêter une fois déclenchée.

L’Etat s’est dépêché de prendre de nouvelles mesures avant que l’inévitable ne se produise. Les limogeages s’enchaîneront de plus belle, mais tant que de bonnes politiques sanitaires ne sont pas développées, les dommages de ce genre seront toujours enregistrés.

A l’ “assaut” de ses infrastructures sanitaires, l’Etat sénégalais à lancer un pré-audit dans ses discours pour rassurer la population.

« J’ai exigé que l’ensemble des services de néonatologie puissent être audités par l’Inspection générale d’Etat (IGE) », écrit le président de la République Macky Sall. La construction, l’installation et les équipements des services de néonatologie des hôpitaux publics seront concernées par une enquête pour prévenir d’éventuels problèmes afin d’éviter la reproduction d’une telle catastrophe.

Les sénégalais voudraient avoir de bons hôpitaux pour se soigner et avoir accès à des soins de qualité ; que les infrastructures sanitaires soient équipées avec suivi, accompagnement, inspection et évaluation ; que leurs personnels soient disponibles, accueillants et respectueux. Ces lieux devraient être rassurants où chacun se verrait comme chez lui.