Les fruits ont tenu la promesse des fleurs. Comme cela a été prévisible pendant l’hivernage de cette année. De bonnes récoltes sont en train d’être engrangées presque sur l’ensemble du pays. Il reste cependant une autre paire de manche : réussir une bonne commercialisation des produits agricoles. Weli.info a rencontré Sada Ly, le Directeur Régional du Développement Rural de Tambacounda. Il conseille aux producteurs de faire de la diversification agricole pour augmenter leurs revenus.

 « La culture du piment est plus profitable que celle du mil ou du maïs !

Pour le DRDR de Tambacounda, Sada Ly dit Baboye,il n’y a que ceux qui n’avaient pas cultivé qui n’ont rien eu à l’issue de cette campagne agricole 2021. Il y a beaucoup de maïs, beaucoup d’arachides, beaucoup de sorgho, fonio, sésame, de pastèques, etc.  Aujourd’hui, les marchés sont bien approvisionnés en  produits de récolte  de cette année. Des sociétés d’encadrement, comme le PADAER, ont initié le système du « Coaching Commercial ».  Il s’agit, dit-il, de regrouper les organisations paysannes, les mettre en contact avec les acheteurs, en vue d’acheter le surplus de leurs récoltes pour qu’ils aient de meilleurs revenus qui pourront satisfaire leurs besoins. L’année dernière, certains avaient fustigé la présence des chinois dans la commercialisation de l’arachide, mais il faut dire que cela a été profitable aux  producteurs. Par exemple, le producteur qui devait vendre à 210 f le kilo, se retrouve dans une situation de le vendre à 400 f.

Sada Ly précise que contrairement à ce que certains pensent, il n’y pas de « prix de l’Etat » auquel on doit obligatoirement acheter. C’est la CNIA (comité national interprofessionnel de l’arachide) qui en fixe chaque année le « prix plancher »  en de ça duquel on ne peut céder les graines.  C’est pour garantir un bon revenu des producteurs.  Beaucoup d’entre eux ont reconnu avoir tiré bien profit de la campagne de l’année dernière.  Pour l’Etat cela doit être valable pour tous les autre produits, comme le maïs, le sorgho, le riz, etc. L’Etat tient à ce que l’effort du producteur soit récompensé, quand on sait qu’il y a des spéculateurs qui ne sont pas producteurs, n’ont pas semé, n’ont pas cultivé, n’ont pas récolté et qui veulent s’enrichir sur le dos du producteur qui a sué sang et eau pour avoir quelque chose.

Dans une semaine ou deux semaines, le prix officiel du kilogramme d’arachide devra être fixé. Le prix tient toujours compte du cours mondial de l’arachide et de l’huile. Déjà en ce moment, il y a des producteurs qui ont commencé à vendre entre 300 f et 400 f le kilo.

Le  DRDR fait savoir que la culture du piment est très profitable actuellement. Il précise que les producteurs de Bélé et de Bakel en savent quelque chose. « Ils ont soutenu qu’ils n’abandonneront jamais cette culture. Puisqu’un producteur qui cultive un demi -hectare ou hectare de piment, après avoir enlevé ses dépenses,  peut se retrouver avec un bénéfice de 5 millions cfa…C’est plus profitable que le mil ou le maïs. Aujourd’hui le kilo de piment est cédé à 6000 F ! Et on se l’arrache…ce sont les peuls guinéens qui ont investi ce créneau, ils achètent le kilo à 3000 f au bord des champs. Dans les marchés, un seul piment se vend à 100 F,  le kilo de citron à 2000 F ». Il soutient que ces cultures peuvent être menées du côté de Gouloumbou, au bord du fleuve. L’arboriculture et la culture du pain de singe rapportent gros aussi.

En somme, le DRDR de Tambacounda préconise la diversification des cultures. La Saed et la Sodagri, pratiquait la monoculture du riz. Aujourd’hui, elles ont opté pour cette politique de diversification en en appuyant les producteurs dans la culture de la patate, du manioc, de la tomate, etc. Les techniciens agricoles encouragent fortement  les producteurs à s’investir dans ces cultures en s’activant toute l’année et à ne pas se contenter seulement des trois à quatre mois d’hivernage. C’est la meilleure manière d’accroître d’accroitre leurs revenus et de se développer finalement.