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Economie : Sénégal, la «Nouvelle Frontière» numérique
socialnet
mardi 1 décembre, 2020 - 10:51

Depuis plus de 30 ans, on parle du «Sénégal, pays de services», notamment dans le domaine des TIC. Aujourd’hui, même si le Sénégal reste parmi les pays qui comptent en Afrique dans ce domaine grâce à la puissance de son principal opérateur de télécommunications, il n’est plus cité comme modèle et commence à manquer d’attrait pour ceux qui souhaitent investir ou s’investir dans les TIC.

Il faut d’ores et déjà dire que les espoirs suscités au début de la décennie 2000 – 2010, avec le rôle joué et la position occupée par le Sénégal dans le NEPAD, se sont évanouis.

La phrase introductive de la Lettre de Politique sectorielle de 2005 du Président de la République «Je me suis engagé à construire la route conduisant à l’émergence du e-Sénégal» est restée un vœu pieux. Le Code des Télécommunications de 2011 n’a pas donné au secteur des TIC l’impulsion escomptée par les acteurs les moins forts : sociétés de services, fournisseurs de services Internet, entrepreneurs souhaitant s’investir dans les Télécoms, etc. L’attribution de la 3ème licence de téléphonie mobile s’est réalisée dans une grande opacité et reste encore un sujet de controverse et une affaire pendante en justice. En plus, les tentatives de déstabilisation des deux premiers opérateurs se sont répétées : coups de boutoir sournois portés à Sonatel, épée de Damoclès du retrait de la licence sur la tête de Sentel

Le Régulateur des Télécoms n’a pas su gagner sa crédibilité et son autorité pour n’avoir pas su ou pu faire suffisamment preuve d’indépendance et de compétence.

Comme au Sénégal, nous sommes meilleurs dans l’analyse et la réflexion stratégiques que dans l’élaboration et l’exécution de plans d’action concrets, alors il n’est pas étonnant que les ambitions déclarées soient, pour la plupart, restées des vœux pieux. Pire, le Sénégal régresse dans un domaine primordial pour faire du pays un pôle d’attraction numérique dans le monde : l’Internet haut débit. En effet, la stratégie haute débit semble inexistante ou peu lisible tandis d’autres pays comme le Maroc, le Ghana, le Nigéria, le Kenya ou le Rwanda affichent des ambitions claires, déclinées en plans d’actions tangibles.

Cette situation préoccupante doit faire l’objet de mesures correctives immédiates, si l’on sait l’importance de l’Internet dans l’économie numérique et son impact sur la croissance économique.

Au demeurant, même si le leadership du Sénégal dans les TIC en Afrique a plutôt tendance à s’affaiblir, le pays dispose encore d’atouts forts et peut puiser dans la riche histoire du secteur des TIC, l’inspiration nécessaire pour faire son aggiornamento numérique.

Rappelons en effet que, dans les TIC, le Sénégal a souvent été précurseur en Afrique et a fait, à plusieurs reprises, des réalisations remarquables, et pris des initiatives hardies. Comme les Journées Nationales des Télécommunications de 1983 qui sont l’élément fondateur de l’histoire moderne des TIC au Sénégal.

Le gouvernement et les acteurs ont alors pris la décision historique, audacieuse et rare à l’époque, de séparer la Poste de celui des Télécommunications. C’est ce qui a conduit en 1985 à la création de Sonatel et a permis d’en faire une entité ayant une autonomie de gestion.

En outre, le poids des Télécoms dans l’économie nationale reste élevé. Avec près de 7% de contribution au PIB en 2009, plus de 12% de contribution aux recettes budgétaires et 50 000 emplois directs et indirects créés, il est, de loin, le secteur plus prospère de l’économie nationale. Par le biais des recettes tirées du trafic international entrant, il est parmi ceux qui pèsent le plus favorablement sur la balance des biens et services.

Pour le Sénégal, c’est le moment de passer des intentions aux actes, d’accélérer l’intégration au monde numérique pour tirer le meilleur parti de l’économie numérique. Pour cela, il est indispensable de sortir des autoroutes de la conformité pour penser autrement et agir concrètement afin de franchir une «Nouvelle Frontière» numérique.

En réalité, les opportunités sont quasi-illimitées et certaines restent encore inexplorées en Afrique. Le Sénégal a beaucoup d’atouts en main pour réussir brillamment. C’est essentiellement une affaire de clairvoyance, d’audace, de résolution et surtout de capacité d’exécution qui «consiste à savoir traduire ses décisions en actes, les mettre en œuvre en dépit des résistances, du chaos ou des obstacles imprévus. Celui qui possède cette qualité sait que gagner est affaire de résultats.»

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