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L’exposition «Anomalies», de l’artiste sénégalais Omar Ba
weli info
mercredi 10 mars, 2021 - 9:07

Un Rendez-vous Culture consacré au peintre de Dakar, Omar Ba. L’étoile montante de l’art contemporain, l’un des artistes du moment les plus prisés des collectionneurs, présente à la galerie Templon à Bruxelles l’exposition « Anomalies ». Un ensemble de toiles critiques et colorées sur une Afrique sous tension et un monde de plus en plus verrouillé par le Covid-19. Ses créations, réalisées pendant le confinement de mars de l’année dernière et bien avant les émeutes au Sénégal, résonnent avec l’actualité sanitaire et politique en Afrique.

Omar Ba, un pied sur chaque continent. C’est le peintre de nulle part, originaire de partout. Ce qui lui permet d’avoir du recul face à ses origines sénégalaises et le pousse à explorer la fragilité des démocraties africaines. « L’exposition s’appelle Anomalies, par rapport à la situation de ce qui se passe dans ce monde. Je trouve, il y a quelque chose qui n’est pas assez dans les règles. »

L’artiste, engagé pour une Afrique qui devrait se réveiller, imagine des chefs d’État africains avec un visage représentant la carte d’Afrique. Face à eux, des hommes blancs, parés de cravates rouges avec des têtes de boucs. Ils incarnent de puissants étrangers appelés à en découdre avec les dirigeants du continent.

« Sur certaines œuvres, on voit de soi-disant « chefs d’État » qui représentent des pays, qui sont là, assis devant une table. Puis, on voit un bouquin qui symbolise un peu la Constitution. C’est une façon de montrer la facilité avec laquelle on arrive à modifier des Constitutions pour ses propres intérêts, pour changer les mandats à leur guise. Ou la corruption qui est extraordinaire, les systèmes judiciaires qui souffrent par rapport à la mainmise de l’État sur les juges et le procureur, etc. Tout cela est une des façons de dénoncer, de parler de l’Afrique. Je me suis dit, je n’ai pas envie de faire comme beaucoup d’artistes : voilà cette épidémie, je vais parler que de cette maladie. Nous, on a d’autres maladies qui font beaucoup plus de dégâts, comme les présidents à vie. Cette vraie démocratie, on devrait la mener autrement : c’est-à-dire le respect des individus, être égaux devant la Constitution et les lois… Pour moi, ça, c’est le début. »Et pourtant, la question de la situation sanitaire actuelle n’échappe pas au peintre formé à Dakar et Genève. « On voit sur le fond des œuvres qu’il y a des empreintes, des chaussures… J’ai essayé de parler des déplacements qui étaient limités, mais, le plus grand problème pour les Africains, ce n’est pas ça, parce que, nous, on a le paludisme et on vit avec. L’épidémie m’a plutôt poussé à une réflexion. J’ai fait aussi plein de travaux d’agréments : planter des arbres, m’occuper des plantes. Je me suis rapproché beaucoup plus de la nature. Avant, j’accrochais les peintures au mur et j’ai travaillé sur le mur. Avec le Covid-19, je mettais les œuvres à même le sol et j’ai travaillé dessus. Ça, c’est nouveau. J’ai fait comme Jackson Pollock. Le monde par terre, les problématiques par terre, pour que cela reparte sur des bases solides. »

Avec Anomalies, Omar Ba met à jour les logiciels de notre environnement social et mental dans une sorte de jeu où le rêve l’emporte sur la réalité.

rfi

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